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La prothèse totale du genou naviguée pour les cas complexes

le 23/03/2022

La mise en place d’une prothèse totale du genou connaît une révolution dans les blocs opératoires. Comment ? Grâce au protocole de Récupération améliorée après chirurgie (RAAC), à la chirurgie mini-invasive et, surtout, à l’utilisation d’une assistance informatique qui aide à l’implantation de la prothèse (on parle de navigation). Explications avec le Dr Océane Brunet, chirurgien orthopédique à l’Hôpital privé d’Antony (Ramsay Santé), situé dans les Hauts-de-Seine.

La mise en place d’une prothèse totale du genou connaît une révolution dans les blocs opératoires. Comment ? Grâce au protocole de Récupération améliorée après chirurgie (RAAC), à la chirurgie mini-invasive et, surtout, à l’utilisation d’une assistance informatique qui aide à l’implantation de la prothèse (on parle de navigation). Explications avec le Dr Océane Brunet, chirurgien orthopédique à l’Hôpital privé d’Antony (Ramsay Santé), situé dans les Hauts-de-Seine. 

Si la navigation existe depuis une quinzaine d’années, son succès n’a pas été immédiat. L’amélioration récente des logiciels lui permet de ne plus être considérée comme un simple gadget, mais comme un véritable allié pour le contrôle de la pose de la prothèse totale du genou. Grâce à cette technologie de pointe, les chirurgiens orthopédiques obtiennent des informations sur l’axe du membre inférieur, mais surtout sur l’équilibre des tensions des ligaments (primordial pour obtenir un résultat postopératoire satisfaisant). Ils sont également à même de réaliser des interventions mini-invasives en évitant la mise en place de grands guides dans les os, sources de douleurs et de saignements.

Le déroulement de l’intervention

En amont de son opération, le patient dispose d’une préparation solide et complète. « Il peut effectuer des séances de kinésithérapie avant l’intervention et rencontrer l’infirmière RAAC qui le prendra en charge en postopératoire, afin d’anticiper ses soins. » 

L’intervention se déroule le plus souvent sous anesthésie générale et est légèrement plus longue qu’une opération sans navigation. Le jour J, « avant de réaliser la moindre intervention, nous crayonnons les surfaces articulaires du patient grâce à la navigation », explique le Dr Brunet. Autrement dit, le chirurgien fixe des capteurs sur le membre inférieur du patient et l’ordinateur fait l’acquisition de points de repère tels que le centre du genou, le centre de la hanche ou encore les malléoles au niveau de la cheville, via un système d’infrarouges.

Un bilan préopératoire complet est réalisé en prenant en compte l’axe du membre inférieur et la tension des ligaments. « Nous rentrons les objectifs souhaités dans le logiciel puis nous mettons en place les guides de coupes sous contrôle de l’ordinateur. Une fois les coupes osseuses réalisées, nous vérifions à l’aide du palpeur que les objectifs fixés aient bien été atteints », poursuit la spécialiste. Après cette étape, les chirurgiens peuvent mettre en place la prothèse avant de réaliser un test final, leur permettant de confirmer à nouveau le bon déroulement de l’intervention (axe correct, équilibrage ligamentaire satisfaisant).

Les suites postopératoires

Après l’intervention (qui se déroule parfois en ambulatoire), le patient s’initie à des exercices de marche en béquilles, avec l’aide de kinésithérapeutes. « Par la suite, une rééducation de plusieurs semaines en hôpital de jour est primordiale », insiste la chirurgienne.

Ce type d’intervention offre de très bons résultats pour la vie quotidienne. Les patients finissent bien souvent par oublier leur prothèse. En revanche, un sportif qui prévoit de reprendre un sport de pivots avec contact (course à pied, football, rugby, basket, handball, hockey, sport de combat…) devra le faire en douceur. Les délais de récupération post-opération oscillent entre six mois à un an en moyenne, pour tout type de patient.